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Ajouté le 10 octobre 2008

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Les grandes reprises du Grand Jacques

Jacques Brel est certainement l'artiste belge dont les chansons ont le plus souvent été reprises. Et pas seulement par des chanteurs et chanteuses francophones ou flamands, mais par une foultitude d'artistes internationaux s'exprimant entre autres en anglais, en allemand, et même en corse. Petit tour d'horizon non exhaustif des reprises les plus réussies.

Ne me quitte pas
Il s'agit de la chanson la plus reprise du répertoire du grand Jacques. La plus originale et la plus ensoleillée est sans conteste celle de Yuri Buenaventura, qui parvient à transcender l'émotion originale en une salsa épicée et entraînante donnant une touche d'espoir et de sourire à une chanson à la base plutôt triste et désespérée.

Au rang des reprises plus fidèles à l'originale, notons Ray Charles et Dusty Springfield, qui restent plus proches de l'émotion de Jacques Brel, chacun à sa manière, bien que chantant en anglais, If you go away. Notons également la reprise de Marlène Dietrich, Bitte geh nich fort, qui permettra aux germanophones d'en profiter également. À déconseiller aux oreilles les moins habituées aux sonorités germaniques qui risqueraient de mettre du temps à s'en remettre.

Amsterdam
Certains d'entre vous ignorent peut-être que le Grand Jacques a inspiré David Bowie, oui!, qui s'est fendu d'une reprise d'Amsterdam proche de l'hommage, tant Bowie tente de faire partager au public anglo-saxon la chaleur, la sueur et la passion présentes dans le morceau original. La traduction est on ne peut plus proche de l'originale, et dans ce cas-ci, la fidélité paye.Pour le clin d'oeil, signalons aussi la performance d'I Muvrini, reprenant à leur manière Amsterdam, mêlant français et corse avec plus ou moins de bonheur.

Place aux jeunes
Au-delà de ces reprises "classiques", il est surtout intéressant de relever les nombreux "jeunes" artistes qui se sont fendus d'un hommage à Brel, confirmant l'universalité et l'intemporalité d'un artiste qui, à la lumière de ces reprises plus récentes, fait découvrir l'aspect presque punk, en tout cas carrément rock'n roll du personnage Jacques Brel, dont les textes séduisent sans devoir être adaptés, et dont la musique semble passer sans souffrir l'épreuve du lifting rock que lui font subir ces jeunes rockeurs, qui revendiquent souvent l'influence de Brel et de ses textes.

Seasons in the sun (Le Moribond)
Pour l'anecdote, on soulignera la reprise par Nirvana d'une chanson adaptée dans les années '60 par le Kingston Trio (1963) avant d'être réellement popularisée en 1974 par Terry Jacks: Seasons in the sun. Reprise pop du Moribond, Seasons in the sun est interprétée par le groupe mythique de Seattle tel un clin d'oeil, probablement plus à la pop culture US qu'au répertoire de Brel. Les fans se contenteront de se souvenir que Nirvana a "repris" Brel.

Le rock français semble quant à lui tout particulièrement taillé pour cet exercice, comme le prouvent les gars de Puggy, qui régalent régulièrement leurs fans d'une splendide reprise de Vesoul, jouée et chantée par Matthew comme si sa vie en dépendait. Au suivant de M est également à ranger au rayon "reprises réussies", tant l'on sent le fils Chedid aimer le répertoire du Schaerbeekois.

Ces gens-là
Et puis, comment ne pas s'attarder sur Bertrand Cantat et ses acolytes. Noir Désir, avec sa reprise de Ces gens-là, permet de comprendre la modernité de Brel, encore aujourd'hui. (voir la vidéo) Au fur et à mesure de la chanson, la musique se fait de plus en plus hypnotique pour finir en une explosion sonore dans laquelle les guitares électriques distordues incarnent à la perfection l'amour fou et impossible voué à Frida tout en rappelant la colère contre la famille de Ces gens-là, dont la petitesse à tous niveaux cause tant de soucis au personnage. Mais il est tard, Monsieur, il faut que je rentre...chez moi.

Thomas Halter
07/10/08 11h16

 

 

 

Ces gens-là

Paroles et Musique: Jacques Brel 1966
© Editions Pouchenel
autres interprètes: Ange (1977), Michel Delpech (1998), Noir Désir (1998)

D’abord, d’abord, y a l’aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qu'y boit
Tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui s'prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l'œil qui divague
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas, Monsieur
On ne pense pas, on prie

Et puis, y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses p'tites affaires
Avec son p'tit chapeau
Avec son p'tit manteau
Avec sa p'tite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qui a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas, on triche

Et puis, il y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui r'garde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss
Et puis y a la toute vieille
Qu'en finit pas d'vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu qu'c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on n'écoute même pas
C'que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas, on compte

Et puis et puis
Et puis il y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois, Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur, on ne s'en va pas
On ne s'en va pas, Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre chez moi.



Dernière modification le 16/09/2013 à 22:16


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