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Ajouté le 10 octobre 2008

Vu sur mygmusique.com

Bruits de scène
Rendez-Vous de Terres Neuves 2008
Bègles (33) - Octobre 2008



Troisième année consécutive au festival Les Rendez-vous de Terres Neuves à Bègles (33) organisé par ND Musique et les Sangliers Sont Lâchés (membres de Noir Désir, Bertrand Cantat désormais inclus, que l’on retrouvera éparpillés dans le public). Des programmations de moins en moins étoffées mais qui regorgent de trouvailles alternatives, les têtes d’affiches sont moins évidentes d’une édition sur l’autre (Dionysos, Louise Attaque, Les Wampas et Thiéfaine en 2006, Les Têtes Raides, Eiffel, Les Hyènes et Mouss et Hakim en 2007, Le Peuple de l’Herbe, Loïc Lantoine et High Tone cette année). Cette année nous retrouverons un festival plus engagé que jamais, l’apparition d’une scène « sauvage », théâtre de découvertes purement béglaises et le chapiteau géant de circonstance en cette saison automnale.

Arrivé un peu en retard, je rate de peu l’entrée de Borroka, duo basque qui mettra en musique des textes euskariens plus ou moins traditionnels avec des instruments eux aussi oscillants entre guitare électrique et oud. Le public est assez clairsemé pour le moment et je peinerais à rentrer dans leur univers parfois dérangeant. Ils exploitent leurs instruments afin d’explorer les confins de la noirceur des textes qu’ils interprètent. Le chant en basque est une affaire de goût et pour ma part je n’accroche pas toujours mais la voix du chanteur rendra ça écoutable.

Une entrée en matière plutôt agréable interrompue par l’appel du Dr. Larsène nous convoquant pour la suite sur la petite scène improvisée. Quelques lattes et quelques amplis pour la première création originale de ce festival, KSS vs. Alnoonema, d’un côté KSS (Krakow Sound System), groupe punk-rock from Bègles City, connus du Verduc à Yves Farges, agrémenté d’un chanteur aux influences ragga. Et de l’autre côté Alnoonema, collectif purement rap qui interviendra sur certains titres. Ca fait penser à la Mano Negra et aux Spook & the Guay dont ils reprendront respectivement « Bring The Fire » et « 12 Balles dans la Peau ». En bonus, l’hymne local joué en ouverture et fin de set, « KSS from Bègles », une musique festive qui réchauffe un peu l’atmosphère glaciale de ce mois d’Octobre.

Le chapiteau se remplit a vue d’œil alors que Flying Over s’installe, représentants de la nouvelle scène punk bordelaise incarnée par des groupes comme Heartbeeps, The Jet Reactions, The Sentimentals, The Sexy Girl, et beaucoup d’autres tous un peu transfuges les uns des autres. Le quintette à lunettes aux accents de Ramones et de Stooges est mené par Jet Boy et Jet Girl très énergiques. Ca ne tape pas dans l’originalité mais plutôt dans un glam-punk énergique et binaire qui leur vaudra le premier pogo de l’édition. Entre guitares saturées et rythmiques puissantes, le premier choc scénique de ce festival. Un petit rappel de circonstance ouvert par un « Hey Ho ! Let’s Go ! » repris en cœur par le public. Une heure de rock’n’roll charismatique pur et dur menée avec brio pour le bonheur des festivaliers.

Première faute de goût dans la programmation, Casey, la rappeuse du 93 au flow masculin. L’intro plutôt rock lancée par le DJ talentueux et l’impression laissée par une Keny Arkana déchainée l’année précédente m’inciteront à aller découvrir la case d’éclectisme du festival, mais ça ne me convaincra pas pour un sou. Casey abois des textes répétitifs et brouillons et malgré quelques malices, ça ne me délogera pas de mon petit carré d’herbe. Une phrase me marquera tout de même « Apprends à écrire ou apprends à te taire »… à méditer.

Le clou de la soirée sera Le Peuple de L’Herbe sous un chapiteau plein à craquer et une hystérie palpable dès l’installation du matériel. Dès l’extinction des feux, les cris surgissent de toute part et les membres du collectif bondissent à leurs instruments pour projeter le public dans un mouvement de foule anarchique. Le bordel, tout simplement. Ça brasse hip hop, rock, électro, dub, et délires punk sans aucun point mort. Le public est déchainé et très réceptif. Comme le nom l’indique, le peuple de l’herbe ça sent pas le tabac et ça parle de ganja sur des rythmes lourds qui soulèveront l’audience à chaque beat. Les classiques y passent pour une setlist assez semblable à celle du live, le côté « best-of » ne rendra le concert que meilleur.

L’apothéose en conclusion de cette première soirée dans un festival qui chaque année a son lot de bons souvenirs et de concerts mémorables. Je ferais l’impasse sur la seconde soirée (même si j’ai jeté un coup d’œil au set de Loïc Lantoine le lendemain, tout simplement magique). Un festival de proximité qui sert a un public visiblement conquis, des trouvailles parfois cohérentes, parfois moins mais un esprit toujours festif et engagé au cœur de l’agglomération bordelaise.

elmagicdice




Dernière modification le 16/09/2013 à 22:16


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